L’expertise d’une œuvre d’art ne s’improvise pas. Bien sûr elle comporte une part d’instinct, d’inné qui relève de la sensation plus que du savoir. Mais attention, si cette partie est essentielle elle ne constitue pas le cœur du métier.

Le cœur du métier d’expertise et d’estimation d’un tableau ou d’une œuvre d’art de manière générale, repose sur un travail rationnel d’analyse, de comparaison, de rapprochement et d’étude technique, stylistique et artistique de l’œuvre soumise à l’analyse de l’expert.

 

D’abord il faut identifier l’artiste et répondre à cette première question : qui a créé l’œuvre.

Peut-on retrouver son nom ? L’œuvre est-elle signée ? La peinture comporte-t-elle la mention d’un nom sur la surface picturale ou à son revers ?

L’expertise d’une peinture nécessite donc avant tout de connaître le nom de l’artiste.

 

Mathurin Méheut signe parfois simplement d’un monogramme… C’est aussi le cas de Van Gogh ou de Paul Gauguin. Mais la plupart des artistes de l’époque moderne placent en bonne position leur signature. Elle est le signe de rattachement personnel de l’ensemble de leur œuvre. Leur ego.

En matière de sculpture, la problématique est la même. Les moules originaux, constitués à partir de la matrice créée par l’artiste, comporte dans la plupart des cas la signature de leur auteur. Mais attention à la question du multiple ? La sculpture est, par essence, une œuvre multiple à partir du moment où elle a été créée à partir d’un moule. Les œuvres de Rodin, mais aussi de Antoine Louis Barye ou encore de Rembrandt Bugatti, comportent toutes la signature de l’artiste et celle du cachet de fonte.

 

L’artiste une fois identifié il faut en étudier la cote, sa valeur sur le marché de l’art et répondre à cette question : l’artiste, le peintre, le sculpteur ou bien le dessinateur est-il un personnage important de la scène artistique ?

Illustration : Francesco NOLETTI dit Il Maltese, (La Valette vers 1611 – Rome 1654 ), Nature morte au tapis d’orient, huile sur toile, Collection Fesch, Ajaccio.